Description du projet
« L’Iran, les femmes : comprendre ensemble» – Jeudi 24 novembre 2022
« Même si cette révolte [iranienne] est réprimée dans le sang, elle reviendra. Cette révolte est irréversible ». En ce 24 novembre 2022, Chahla Chafiq, sociologue et écrivaine iranienne, exilée en France depuis 1982, répondait en public, dans la salle des mariages de la Mairie du 17ième arrondissement de Paris, aux questions de la journaliste franco-algérienne, Nadia Bey, à l’invitation de l’association Langages de femmes.
La salle était comble pour écouter cette spécialiste reconnue des causes et conséquences politiques et sociales de l’islamisme, en particulier à l’égard des femmes. Chahla Chafiq a notamment été lauréate du Prix Le Monde de la recherche universitaire pour sa thèse « Islam politique, sexe et genre ».
En cette veille de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, Chahla Chafiq veut croire en une issue positive du soulèvement iranien, suscité par la pire des violences : l’assassinat de Jina Mahsa Amini, par la police religieuse iranienne, pour port incorrect du voile dans un lieu public, le 16 septembre.
« Je vis cette situation entre joie et chagrin » explique-t-elle. « Joie, car il s’agit d’un soulèvement généralisé, un des plus beaux de l’époque contemporaine, qui va changer le destin du monde. Et chagrin d’être loin ». Une jeune iranienne présente dans l’assistance précise « loin d’un pays qui était sans perspective, sans espoir ».
Mais la censure totalitaire du pouvoir cédera à terme grâce à Internet et aux réseaux sociaux « dans un pays très interconnecté » veut croire Chahla Chafiq.
Certes, actuellement le mouvement semble « sans tête, car les têtes ont été coupées, ou sont en prison ». Mais « des jeunes mus par une passion dévorante pour la liberté, et une diaspora iranienne impliquée par millions » pourrait inverser le cours de l’histoire.
Anne-Marie Revcoleschi, présidente d’honneur de l’association Langage de femmes, aura le mot de la fin : « Nous sommes tous concernés, car nous appartenons tous à un même équipage : l’humanité ».
Annie Kahn