C’est une véritable révolution que nous propose Candy Srour, présidente de l’association Langage de femmes. Son discours d’introduction au Rassemblement organisé le 3 septembre sur la Place du Panthéon était déterminé. « Pour combattre toutes les discriminations, nous sommes réunies par un même objectif : transformer la société » a-t-elle exhorté chacune et chacun des centaines de participants réunis sous un soleil de plomb.
Transformer la société pour lutter contre toutes les formes de racisme, d’antisémitisme et de discriminations. Et agir ensemble pour partager et faire aboutir cette ambition quelle que soit sa religion, son origine sociale, sa nationalité. Une foule diverse donc pour prôner la
diversité tous azimuts.
Des politiques de tous bords avaient d’ailleurs répondues présentes. Cinq ministres ou anciennes ministres avaient fait le déplacement. Sans parler des députées européennes ou élues locaux.
Mais pour se battre, encore faut-il avoir la parole. Dans les pays où les femmes sontbâillonnées, elles ne peuvent plus être un rempart contre l’absolutisme. Il est donc aussi du rôle de Langage de femmes de soutenir les femmes privées d’existence publique. Ce qui est particulièrement le cas en Afghanistan actuellement. Parwana Paikan, ministre conseillère adjointe à l’Ambassade d’Afghanistan en France, a exhorté la France à « continuer d’agir diplomatiquement pour engager la communauté internationale en faveur d’un gouvernement légitime en Afghanistan, en faveur des droits des femmes afghanes, de leur sécurité, de leur participation à la vie du pays. […]Cette discrimination globale envers le genre féminin est un crime contre l’humanité et un apartheid de genre », a-t-elle insisté.
La Place du Panthéon n’avait pas été choisie par hasard pour ce rassemblement. Ce fut l’occasion de rappeler la mémoire des six femmes qui y sont enterrées et en particulier de la première d’entre elles Simone Veil, à laquelle Samia Essabaa, co-fondatrice de l’association, et présidente d’honneur, a rendu un vibrant hommage. Tandis que la militante anti-nazie, Beate Klarsfeld, exprimait un vœu : « remplacer sur ce fronton un seul mot : au lieu de  » Aux grands hommes « , écrivons  » Aux grandes âmes…. la patrie reconnaissante ». Cette simple modification exprimera, pour le monde entier, la volonté de la France de promouvoir et d’accélérer une égalité que le 21e siècle se doit d’accomplir. Racisme, antisémitisme, machisme: même combat! » s’est-elle exclamée.
Anne-Marie Revcolevschi, présidente d’honneur de l’association Langage de femmes, a eu lemot de la fin : « je sais, aujourd’hui, qu’à la fameuse phrase de Socrate « connais-toi toi-même », il est urgent d’ajouter : connaissons-nous les uns, les autres, les unes, les autres».
Une gigantesque ronde autour de la place, entraînait ensuite chacune et chacun à enclencher le processus en se tenant par la main.

Annie Kahn