En juillet 1942, durant ces deux terribles journées, les femmes, les enfants et les hommes déportés ont été privés de voix, de vie. Le plus grave est que l’administration française ait activement participé et, dans sa tâche ignoble, ait fermé les yeux et permis l’abominable.
Langage de Femmes se veut aujourd’hui le témoin, mais aussi le relais de celles et ceux qui ne se tairont pas et ne se tairont jamais. En éclairant les consciences, par le dialogue constant, utile, en soutenant les actions comme celles menées par Samia Essabaa, qui emmène des lycéennes du 93 et leurs mamans à Auschwitz, dans ce camp de la mort qui vit disparaître, de façon cruelle et indigne, des innocents.
Auschwitz, la manifestation, l’aboutissement ultime de la Haine de l’autre, l’horreur organisée, scientifiquement pensée, dont les enfants ne revenaient pas. La rafle du Vel d’Hiv n’était pas uniquement la manifestation sauvage de la Haine, c’était une partie, un élément d’un grand plan d’extermination.
A force de préjugés, construits de toutes pièces par des doctrines qui ne disaient pas leur nom , l’Inconcevable a pu avoir lieu, il y a 80 ans, parquant, dans un stade, des femmes, des enfants, des hommes, dans les pires conditions d’hygiène, d’indignité, de cruauté avant de les envoyer à la mort.
Langage de Femmes, en luttant contre les préjugés, en menant des actions, des conférences, un travail de terrain, veut faire du dialogue un instrument de lutte. Par le faire ensemble, le vivre ensemble, la parole des femmes sera portée, toujours, par d’autres femmes, lesquelles sont souvent des sœurs, des mères, qui parlent à leur tour à leurs enfants, leurs amis. Nous œuvrons pour libérer et permettre la parole contre le racisme, l’antisémitisme, la haine de l’autre, même s’il est different de nous. En organisant des rencontres, des actions concrètes, le dîner de l’Iftar, la visite d’une synagogue, d’une église, en partageant des repas nous nous connaissons, nous parlons.